vendredi, mars 29, 2024
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La crise économique en Iran : blâmer les sanctions ou le régime ?

La crise économique de l’Iran a été au centre de l’attention des médias. Alors que le régime et ses apologistes tentent de blâmer les sanctions, un examen plus attentif des faits sur le terrain prouve que le régime lui-même est la véritable source de la crise iranienne.

La situation a atteint un point où même les autorités, au milieu de leurs luttes intestines, font référence à la corruption institutionnalisée et à la mauvaise gestion économique des mollahs, les identifiant comme la racine des problèmes économiques de l’Iran.

«L’infrastructure de notre budget est endommagée. Regardez l’infrastructure du budget de cette année. Il bat des records. Cela indique qu’il y a une différence de 36% entre les salaires et les dépenses [publics] », a déclaré le 24 janvier Mohammad Bagher Ghalibaf, président du Majlis, selon la télévision d’État.

Ghalibaf verse des larmes de crocodile pour les salaires du peuple iranien, tandis que l’un de ses adjoints, pendant les mandats de Ghalibaf en tant que maire de Téhéran, a été condamné à 20 ans de prison pour corruption. Selon la justice du régime, Isa Sharifi, l’adjoint de Ghalibaf, a pillé près de cinq mille milliards de tomans des deniers publiques. Ce montant équivaut aux salaires de 2500 ouvriers, qui gagnent 2,5 millions de tomans par mois.

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«Alors que le seuil de pauvreté a atteint 10 millions de tomans, les salaires des couches les plus faibles de la société se situent toujours autour de deux millions et demi. Ainsi, l’écart entre les conditions de vie et l’inflation est devenu plus critique, surtout cette année », écrivait le 31 janvier le quotidien d’Etat Hamdeli.

Alors que les Iraniens souffrent de la pauvreté, les autorités, les institutions et la mafia affiliée au régime gagnent des milliards de dollars grâce à des détournements de fonds organisés.

«Il existe un réseau de corruption transnational en Iran qui opère sur le marché non officiel. Sa valeur commerciale annuelle est de 20 à 25 milliards de dollars », a déclaré le 8 février Abbas Akhundi, ancien ministre des routes et du développement urbain du gouvernement Hassan Rohani, dans une interview à l’agence de presse semi-officielle ISNA.

Akhundi a souligné que ce réseau international de corruption s’est formé au cours des 15 dernières années et a atteint son apogée sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, où le réseau a réparti plus de 100 milliards de dollars entre les institutions militaires. Akhundi a également souligné que «l’économie iranienne est aux prises avec une corruption profonde et institutionnalisée».

Pendant tout ce temps, le salaire des travailleurs iraniens est inférieur au tiers du seuil de pauvreté, qui «selon les estimations [officielles], a atteint 10 millions de tomans», comme l’affirmait le 31 janvier le quotidien national Hamdeli.

«L’écart salarial créé ces dernières années est si important qu’une augmentation de salaire, même si elle est de 100 pour cent, ne peut pas le combler. L’écart entre les frais de subsistance et les salaires des travailleurs est très important. Même doubler le salaire de 2,7 millions de Tomans ne couvrira pas les dépenses des travailleurs. De nos jours, avoir un appartement de 40 à 50 mètres est devenu un rêve pour les travailleurs. Avec le salaire qu’ils reçoivent, ils ne peuvent vivre que dans des tentes… Le coût du panier de subsistance des travailleurs est proche de 10 millions de Tomans, comment peut-il vivre avec un salaire maximum de 3 millions de Tomans? », a écrit l’agence de presse officielle ILNA le 3 février.

Ces chiffres à eux seuls réfutent les allégations du régime selon lesquelles se sont les sanctions internationales qui nuisent principalement à l’économie iranienne.

Alors que les Iraniens sont aux prises avec la pauvreté, Reuters a révélé en décembre que le régime avait investi «600 millions de dollars» pour «l’expansion du sanctuaire de l’Imam Hussein» en Irak.

Les Iraniens sont aux prises avec la pauvreté depuis 40 ans en raison des mauvaises politiques du régime. L’allégement des sanctions signifiera seulement plus d’argent dans les coffres du régime pour poursuivre ses activités néfastes.

En 2018, trois ans après que les puissances mondiales ont signé l’accord nucléaire avec l’Iran et levé les sanctions, les exportations de pétrole du régime ont atteint «65,8 milliards de dollars», selon le journal officiel Tabnak.

Les Iraniens sont descendus dans les rues en janvier 2019 et la première série de grandes manifestations en Iran a éclaté en raison de l’extrême pauvreté.

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À présent, de nombreux apologistes du régime iranien encouragent la nouvelle administration des États-Unis à lever les sanctions et à faire des concessions à Téhéran.

Mais «ceux qui pensent qu’un changement de président aux États-Unis entraînera un changement fondamental dans l’économie iranienne sont bien trop optimistes. La racine des problèmes économiques de l’Iran réside plus dans la politique intérieure que dans les problèmes internationaux. Il y a un centre de corruption économique dans le pays, [qui est le vrai problème économique de l’Iran] », a écrit le quotidien Arman le 27 janvier.

Récemment, un tribunal belge a condamné le diplôme iranient-terroriste, Assadollah Assadi, et ses trois complices à un total de 70 ans de prison pour leur tentative d’attentat contre le rassemblement de l’opposition iranienne en France en 2018.

Au cours des enquêtes, les autorités européennes ont trouvé des éléments de preuve qui suggéraient qu’en plus des centaines de milliers d’euros qu’Assadi avait donnés à ses trois complices, il avait donné de grosses sommes d’argent à des dizaines d’autres agents à travers l’Europe. En d’autres termes, Assadi a gaspillé les avoirs du peuple iranien pour diriger son réseau terroriste à travers l’Europe.

La réalité de l’économie iranienne et la récente condamnation d’Assadi montrent que faire des concessions au régime ne fera qu’aider les mollahs de Téhéran à poursuivre leurs activités illicites.

Les dirigeants mondiaux devraient maintenir et augmenter les sanctions contre le régime pour son soutien au terrorisme et aux violations des droits de l’homme.

Le peuple iranien a souligné son désir de changement de régime et a désigné le régime comme le seul problème de l’Iran lors des grandes manifestations de 2018 et 2019. Le moment est venu pour la communauté internationale de soutenir le désir du peuple iranien pour le changement et pour la démocratie et l’égalité.