vendredi, mars 29, 2024
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La crise économique en Iran et son impact sur la société

Ces derniers jours, les médias officiels iraniens ont reconnu certains aspects de la crise économique du pays et la façon dont elle affecte la population. Alors que le régime et ses apologistes tentent de rendre les sanctions responsables des crises économiques en Iran, les faits rapportés par les médias officiels montrent comment la corruption institutionnalisée du régime a détruit l’économie du pays.

« Alors que le Président a déclaré que le fait de ne pas connaître un taux d’inflation à trois chiffres était la réussite de son gouvernement, les statistiques indiquent qu’en plus de dépasser le taux d’inflation prévu par le Fonds monétaire international, son gouvernement détient le record du deuxième taux d’inflation annuel dans l’histoire de la République islamique« , a écrit jeudi le quotidien officiel Keyhan.

Keyhan ajoute : « Certains produits alimentaires ont connu une inflation à trois chiffres« , rejetant les affirmations falacieuses du président du régime, Hassan Rohani, mercredi, sur la croissance économique de l’Iran.

Pour compenser son déficit budgétaire, le gouvernement de Rohani a lancé une impression débridée de billets de banque. Ainsi, le taux de liquidité de l’Iran a rapidement augmenté, et comme il n’était pas égal à la production et au taux d’exportation de la croissance économique du pays, il a créé une inflation, affectant le pouvoir d’achat de la population.

« La croissance économique moyenne de 2013 à 2021 serait de zéro pourcent. Pourtant, le volume des liquidités au cours de la même période est passé de 3 quadrillions de tomans à 3,5 quadrillions« , écrivait jeudi le quotidien officiel Javan.

« La création de liquidités non soutenues au cours de ces années pour couvrir le déficit budgétaire du gouvernement, ainsi que le paiement d’intérêts bancaires non réalisés sur les dépôts bancaires, est à l’origine de ce problème. Les effets de cette croissance des liquidités sont l’augmentation continue des prix des biens et services dans l’économie iranienne », ajoute le quotidien Javan.

Trois quadrillions de tomans sont égaux à 126 milliards de dollars, avec le taux de change actuel du marché libre iranien.

Alors que les prix s’envolent en Iran, selon le quotidien officiel Jahan-e Sanat de jeudi, « le rapport sur la pauvreté et les inégalités dans le pays au cours des deux dernières décennies montre que la population sous le seuil de pauvreté absolue avait atteint 15 % de 2013 à 2016 mais a augmenté à 30 % de 2016 à 2019. »

Effets des crises iraniennes sur la population et rôle du régime

« Les crises économiques sont un signe d’inefficacité économique du pays, car les autorités doivent chercher à satisfaire les besoins fondamentaux de chaque être humain, comme la nourriture et les vêtements. Mais, nous assistons actuellement à une montée en flèche constante des prix dans le pays« , écrivait le 1er juin le quotidien officiel Donya-e Eghtesad.

« Le prix des produits de base des gens est différent chaque heure. Cela montre la faible qualité de la gestion dans le pays, et à partir de maintenant, le peuple sera insatisfait mentalement et psychologiquement« , ajoute l’article de Donya-e Eghtesad.

Dans un autre article publié jeudi, Donya-e Eghtesad reconnaît la situation critique des travailleurs iraniens dans le contexte des crises économiques et de la pandémie de la Covid-19.

« L’augmentation spectaculaire du prix du logement, de l’or et des produits alimentaires, notamment la viande, la volaille, le riz et l’huile, témoigne de la situation critique des travailleurs. Tous les responsables devraient chercher un moyen d’aider les travailleurs, mais ils ont jusqu’à présent détruit la vie des travailleurs en provoquant la montée en flèche des prix« , écrit Donya-e Eghtesad.

« Selon les dernières statistiques publiées, le pouvoir d’achat des Iraniens a diminué de 80 %, ce qui est un signe de la détérioration de l’économie iranienne. Certains experts estiment que l’augmentation des salaires des travailleurs l’année dernière a un impact significatif sur les moyens de subsistance des travailleurs. Mais cette augmentation n’a pas été visible car les prix des articles dans notre pays ont augmenté plus que les salaires des travailleurs« , ajoute l’article de Donya-e Eghtesad.

Bien que Donya-e Eghtesad ait reconnu dans ses articles que les responsables du régime sont directement impliqués dans l’aggravation des crises économiques en Iran. Cependant, il a délibérément refusé de faire la lumière sur la corruption institutionnalisée du régime.

Pourtant, le quotidien Hamdeli a cité jeudi Mohammad Reza Ansari, vice-président de la Chambre de commerce iranienne, qui a reconnu que la corruption des responsables du régime avait nui à l’économie iranienne.

« Soulignant que la corruption a bloqué l’économie iranienne, Ansari a déclaré : la corruption a détourné l’économie. Lorsque les décisions économiques concernant la macroéconomie sont prises en fonction des intérêts individuels et collectifs, l’économie devient confuse, il n’y a pas de plan économique, ce qui laisse les experts perplexes« , a-t-il ajouté, écrit le quotidien officiel Hamdeli.

Les conséquences des crises économiques en Iran pour le régime 

Des personnes de tous horizons organisent des manifestations quotidiennes en Iran en raison de leurs conditions de vie difficiles. Ils s’en prennent au régime, à ses politiques bellicistes et à sa corruption, soulignant que les Iraniens ne considèrent que le régime des mollahs comme le problème de l’Iran.

Les crises économiques en cours vont accroître la réticence de la société, ce qui fait planer une ombre de peur sur les responsables du régime et les médias officiels, qui mettent en garde contre la « violence » du peuple.

« Les crises économiques ont rendu les gens violents. Ce gouvernement peut rester au pouvoir jusqu’en juillet, mais les effets de cette violence durent des années. Les responsables doivent répondre aux exigences des Iraniens pour qu’ils puissent vivre dans le confort. Si ce n’est pas le cas, il y aura des dommages sociaux« , a averti Donya-e Eghtesad aux responsables du régime jeudi.