jeudi, mars 28, 2024
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Les médias en Iran interpellent sur les « coûts irréparables » de la mauvaise gestion économique

Les médias officiels en Iran ne cessent d’avertir contre un regain de protestations sociales dues à la mauvaise gestion économique. « Le budget et le taux de change du dollar à 110 000 rials confirment qui est à l’origine de son augmentation. Il est certain que la poursuite de la situation actuelle aura des conséquences socio-politiques dans un avenir proche. Les autorités sont donc obligées de modifier ces orientations. Sinon, elles devront supporter des coûts irréparables », a écrit le quotidien d’Etat Arman-e Meli le 1er décembre. Arman-e Meli souligne une fois de plus que le régime est la source de tous les problèmes économiques en Iran.

le quotidien officiel Arman-e-Melli

Récemment, le gouvernement Rohani a augmenté les prix des produits de première nécessité. Arman-e Meli a qualifié cela d’« énorme erreur ». Les médias officiels avertissent les autorités du régime que la hausse des prix des biens essentiels pourrait déclencher un autre soulèvement national. Cela avait été le cas en novembre 2019, après le triplement du prix du carburant.

« Novembre rappelle à tous les Iraniens la hausse du prix de l’essence du jour au lendemain et d’autres produits en 2019. Avec l’augmentation des prix des biens essentiels, le souvenir de novembre 2019 revient à la surface. Vu la hausse des prix depuis novembre, les rapports des centres de statistiques du mois prochain seront plus amers que le précédent », a écrit le quotidien Vatan-e Emrooz le 1er décembre.

La mauvaise gestion des mollahs  

Le régime a tenté de faire des sanctions internationales la raison de la chute libre de l’économie iranienne. Ses apologistes ont repris le même discours, ouvrant la voie à toujours plus de politique de complaisance.

Mais pour les médias officiels, c’est la mauvaise structure économique qui est la véritable raison de la crise.

« Il faut rechercher la crise économique dans la mauvaise structure économique du pays. Cette dernière a plusieurs composantes, dont certaines sont superflues, d’autres faibles et d’autres encore gênantes. Cet ensemble hétérogène a paralysé l’économie du pays. Lorsque des produits tels que les tomates, les œufs, la volaille, la viande rouge et les oignons deviennent plus chers, toutes les organisations et institutions se gorgent de commentaires et promettent de résoudre le problème. Pourtant, rien ne se passe », a écrit à ce sujet Jomhouri-e Eslami le 3 décembre.

Le quotidien officiel Jomhouri-Eslami

« Cette mauvaise combinaison a poussé les détournements de fonds à leur plus haut niveau. Elle a donné de nombreuses opportunités à une minorité et piégé toute la population dans le labyrinthe de la pauvreté. Le fossé entre les classes se creuse chaque jour davantage. Alors que certains perçoivent des salaires astronomiques, la majorité de la population s’enfonce sous le seuil de pauvreté. Cette blessure va bientôt se rouvrir et devenir un problème pour le système au pouvoir », a prévenu le quotidien.

600 millions de dollars pour Karbala

« Il y a de l’argent, mais il n’y a pas de gestion économique », a déclaré Mojtaba Yousefi au Seday-e Eslahat le 3 décembre. Yousefi est chef de faction parlementaire à l’industrie.

En d’autres termes, le régime a les moyens de soutenir la population mais refuse de le faire. Reuters a récemment rapporté que le régime des mollahs dépensera « 600 millions de dollars » pour « l’expansion du sanctuaire de l’Imam Hussein » en Irak. Outre les retombées financières, surtout pour les pasdarans qui supervisent ce projet, ce projet vise à étendre l’influence du régime en Irak.

Pendant ce temps, le peuple iranien est aux prises avec le Covid-19 et la pauvreté. Quel sera donc le résultat ?

« La vérité est que l’Iran est dans une situation économique défavorable. Toute action irréfléchie des autorités pourra avoir de graves effets économiques et sociaux sur la vie des gens », écrit Ebtekar le 3 décembre.

La mauvaise gestion économique actuelle du régime a transformé la société iranienne en une poudrière au bord de l’explosion. Il suffit d’une étincelle pour que cette poudrière explose en emportant l’ensemble du régime.