jeudi, mars 28, 2024

Enquêter ou prévenir ?

Par Manouchehr HezarkhaniPar Manouchehr Hezarkhani
Président de la commission des affaires culturelles du CNRI

Les Britanniques, parait-il, vont se lancer dans la recherche des causes profondes de la propagation du nouveau fléau déjà mondialisé : le terrorisme islamique. A la bonne heure ! Ils ont déjà deux décennies de retard ; mais enfin, mieux vaut tard que jamais.

Ils auraient pu y penser après l’appel au meurtre lancé par Khomeiny contre Salman Rushdie. Là, on était beaucoup plus près du « début » du Big Bang annonçant « l’exportation de la révolution islamique » dans le monde entier.

Mais à l’époque on n’y croyait pas. Alors on a préféré, tout en protégeant la victime désignée, d’entrer en « dialogue critique » avec l’initiateur du terrorisme islamique pour faire passer ce message simple et limpide : pas chez nous, allez jouer ailleurs !

Maintenant, presque trois décennies après le Big Bang et grâce surtout à la globalisation galopante, il n’y a plus d’« ailleurs », plus de « chez nous », plus d’« autochtone », plus d’« immigré ». Tout bouge, tout se « délocalise ». Alors pourquoi le terrorisme islamique, virulent, agressif et expansionniste dès le départ, s’imposerait-il des limites à ne pas dépasser, des territoires à respecter, des actes à ne pas commettre ?

De deux choses l’une : ou bien l’intégrisme islamique (marque déposée : Khomeynisme) est, comme ne cesse de clamer la Résistance Iranienne depuis un quart de siècle, un danger global pour l’humanité entière, et dans ce cas doit impérativement être combattu ; ou bien c’est un produit de mondialisation et du sous-développement avec lequel on peut se permettre de jouer, de marchander, et même d’entretenir des relations avantageuses et profitables, et dans ce cas, comme le rappelle pertinemment Henry Kissinger, il faut avoir le courage de se poser cette terrible question : quel aurait été le résultat si, dans les attentats de Londres, on s’était servi des armes atomiques ?

Devant l’immensité du danger, le plus urgent n’est pas de se lancer dans les investigations techniques, aussi approfondies soient-elles, mais de prendre la décision politique adéquate et d’agir en conséquence.