jeudi, mars 28, 2024
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Le vice-ministre iranien de l’Intérieur reconnait que les mollahs avaient prévu de réprimer le peuple en 2019

Les manifestations de novembre 2019 en Iran

Les propos du vice-ministre de la sécurité et de l’application des lois du ministère iranien de l’Intérieur confirment que la répression brutale des grandes manifestations en Iran en novembre 2019 était préméditée.

Lors d’une conférence de presse mardi, Hossein Zolfaghari, vice-ministre de la sécurité et de l’application des lois, a déclaré : « Le Conseil suprême de sécurité nationale avait prédit les incidents de novembre 2019. Notre avis était d’avoir un prix fixe du carburant, s’élevant à 15.000 rials. Et nous avions prévu qu’il y aurait des protestations, nous avions prévu les conséquences sociales de l’augmentation du prix du carburant. Dans les premières heures qui ont suivi la déclaration du plan, rien ne s’est produit. Mais, à partir de vendredi midi, un groupe de l’extérieur du pays a commencé à agir, certaines personnes protestaient également, et puis d’autres choses se sont produites. »

Les propos de Zolfaghari indiquent que le régime des mollahs était conscient de la réticence de la société iranienne et qu’il était prêt à réprimer toute voix dissidente. Pourtant, les protestations nationales en Iran étaient si importantes qu’elles ont surpris les responsables du régime et ébranlé les fondements du pouvoir. Les revendications de lq population ont rapidement pris une tournure politique et ont appelé au changement de régime avec des et ont scandé des slogans tels que « à bas le dictateur ».

Le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, a ordonné aux Gardiens de la révolution (pasdaran) de « faire tout ce qu’il faut » pour réprimer les manifestants. Selon les informations recueillies par l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), au moins 1500 manifestants ont été tués par les forces de sécurité du régime, 4000 ont été blessés et plus de 12000 autres ont été arrêtées. Les condamnations à mort que le régime a prononcées par la suite contre les manifestants détenus suggèrent que les mollahs ont l’intention de poursuivre la série de meurtres de novembre pour maintenir leur emprise sur le pouvoir.

Avant Zolfaghari, le ministre iranien de l’Intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, avait annoncé qu’entre 200 et 255 personnes avaient perdu la vie lors des grandes manifestations de 2019 en Iran. Malgré ses efforts désespérés pour minimiser la barbarie du régime après des mois de silence, ses propos prouvent une fois de plus la nécessité pour la communauté mondiale d’agir et de demander des comptes au régime des mollahs pour ses crimes.

Les défenseurs des droits humains et des groupes tels qu’Amnesty International ont condamné l’utilisation de la force meurtrière par le régime pour réprimer les manifestants. « Le fait que tant de personnes aient été abattues alors qu’elles ne représentaient aucune menace montre le caractère impitoyable de la série d’homicides illégaux perpétrés par les forces de sécurité », a déclaré à cet effet Philip Luther, directeur de la recherche et du plaidoyer d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Quant à la société iranienne et à sa Résistance, M. Zolfaghari a reconnu mardi qu’il y avait eu 519 appels à la protestation au cours des cinq premiers mois de l’année dernière (en persan). « Cette année, dans la même période, il y a eu 1.702 appels à la protestation, ce qui montre une augmentation de 227 % », a-t-il déclaré.

« Pour prévenir les tensions sociales, nous avons envoyé 610 rapports stratégiques avec des suggestions claires aux autorités du pays. »

Les protestations en cours en Iran confirment que malgré la répression violente du régime, les mollahs n’ont pas été capables de réprimer complètement la société iranienne et que tout cela pourrait faire exploser la société iranienne. Pour le régime, la seule réponse possible est d’intensifier encore son oppression, même si cela ne l’aidera pas à sortir de la crise.

Pourtant, les propos de Zolfaghari et Rahmani Fazli mettent également en évidence la nécessité pour la communauté internationale d’intervenir et de demander aux responsables du régime de rendre des comptes pour leurs crimes, afin d’éviter de nouveaux actes de barbarie, comme la récente exécution de Mostafa Salehi, qui a été arrêté lors du soulèvement de 2018. Le pouvoir judiciaire du régime a récemment confirmé la condamnation à mort de Navid Afkari Sangari, un champion de lutte, qui avait été arrêté en 2018. Si la communauté mondiale n’agit pas immédiatement, le régime continuera à sévir contre les manifestants.