jeudi, mars 28, 2024
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Iran-Irak : L’ingérence en Irak est bien plus dangereuse que la bombe atomique iranienne

Iran-Irak : L’ingérence en Irak est bien plus dangereuse que la bombe atomique iraniennePar Mohammad Mohadessine

 

A la suite de l’ascension à la présidence de l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad, un terroriste preneur d’otage et commandant des pasdarans, Mme Maryam Radjavi, présidente de la République élue de la résistance iranienne, a averti que cet événement n’entraînera rien d’autre que la montée de la répression dans le pays et de l’exportation du terrorisme et de l’intégrisme en particulier en Irak et un redoublement d’efforts pour acquérir des armes nucléaires.

 

J’avais souligné dans mes analyses précédentes qu’avec l’arrivée d’Ahmadinejad, le corps des pasdarans était devenu l’axe central du régime des mollahs. Il s’agit de l’organe responsable de la répression, de l’exportation du terrorisme et de la course aux armes atomiques. Le secrétaire du conseil suprême de sécurité nationale, le général Ali Laridjani ; le patron de la radiotélévision, le général Ezzatollah Zarghami ; le secrétaire du conseil de discernements des intérêts de l’Etat, le général Mohsen Rezaï ; le Commandant des Forces de sécurité de l’Etat, le général Esmaïl Ahmadi Moghadam  et un grand nombre de députés, de responsables gouvernementaux et finalement le nouveau président des mollahs sont tous d’anciens membres du corps des pasdarans. Plusieurs autres de ces commandants ont été choisis pour figurer dans l’équipe d’Ahmadinejad.

 

Le nombre croissant de pendaisons publiques et de châtiments cruels ces derniers temps sont une claire indication de ce à quoi il faut s’attendre dans le domaine des droits de l’Homme. Les médias officiels ont rapporté sept pendaisons et six peines de morts en trois jours cette semaine.

 

La nomination d’un commandant des pasdarans comme négociateur en chef avec l’UE, la violation flagrante de l’Accord de Paris en relançant le site de conversion d’uranium et le rejet de la résolution du 11 août de l’AIEA, a rendu plus claire la détermination du régime iranien de se doter d’armes nucléaires.

 

Mais la menace la plus dangereuse qui a reçu peu d’attention, c’est l’ingérence rampante de Téhéran en Irak et ses plans pour dévorer ce pays. Aujourd’hui, il existe des preuves irréfutables que l’argent, les armes et les agents de l’Iran attisent les flammes de l’insurrection, du terrorisme et des enlèvements en Irak.

 

Deux membres de l’organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) ont été enlevés par des agents du régime des mollahs à Bagdad le 4 août. Hossein Pouyan (bénéficiant du statut de réfugié politique en Italie) et Mohammad-Ali Zahedi ont tous les deux été reconnus comme des personnes protégées sous la Quatrième Convention de Genève. Cet acte criminel suit la reconnaissance par de hauts responsables du gouvernement irakiens durant une visite en Iran que l’OMPI est une entité politique dissidente en Irak.

 

Les mollahs ont décidé de mettre de coté toutes les considérations diplomatiques et politiques et de recourir à ce genre de terrorisme contre l’OMPI,  puisque le bombardement de ses bases en Irak par la coalition n’a pas réussi à la détruire et que la campagne de désinformation de Téhéran, aussi vaste que chère, n’a pas abouti à l’expulsion désirée de l’OMPI vers l’Iran.

 

Ce nouveau développement doit être considéré dans le contexte d’un tournant politique et stratégique au sein de la théocratie. Confronté à des crises internes et externes et incapable de contrer l’étendue de la résistance populaire, le régime a besoin de recourir à une plus grande violence pour assurer son maintien.

 

L’autre aspect de ce tournant, c’est l’ingérence croissante du régime en Irak qui se manifeste par l’envoi vers ce pays de grandes quantités d’armes et de munitions, d’un grand nombre de pasdarans et de mollahs et davantage d’argent pour y instaurer un régime intégriste satellite. De plus, l’Iran n’a pas dissimulé ses ambitions dans les régions chi’ites du sud. En bref, il s’agit d’une déclaration de guerre de la part de Téhéran.

 

Des déclarations récentes des autorités britanniques et américaines sur l’ingérence des mollahs en Irak ont fait la lumière sur un petit aspect de la réalité dans ce pays. Le rôle croissant des mollahs dans les opérations terroristes en Irak et leurs efforts pour y répandre la doctrine intégriste sont bien plus importants que ce qui a été révélé jusque là.

 

Malheureusement, le danger et la menace que représente l’Iran pour l’Irak ont été minimisés et maintenus hors du champ du radar politique. On pourrait croire que pour résoudre la crise en Irak il suffirait de coopter le régime de Téhéran. Cela aurait pu être une bonne stratégie si le régime iranien ne faisait pas partie du problème mais de la solution en Irak.

 

Aucun pays ne bénéficie plus de la crise en Irak que le régime iranien. Tous les pays voisins se sentiraient stratégiquement menacés par une théocratie en Irak. Le régime des mollahs n’est pas uniquement la seule exception, mais possède les plus grands intérêts dans l’instauration d’un régime de ce genre. L’Iran possède la frontière la plus longue, et quelques 80% de la population irakienne concentrés à 200 km de sa frontière. Aucun pays dans la région n’a de forces militaires aussi importantes que le Corps des pasdarans et la Force Qods (Jérusalem). Et aucun pays dans la région n’est assez proche pour investir comme l’ont fait les mollahs dans l’exportation de l’intégrisme vers ce pays.

 

La raison de l’ingérence iranienne : Un Irak démocratique ne poserait de danger à aucun autre Etat que le régime totalitaire en Iran. Tant que la théocratie restera au pouvoir en Iran, elle utilisera toutes ses ressources pour empêcher l’instauration de la démocratie, de la paix et de la tranquillité en Irak. Les mollahs sont déterminés à mettre en place un régime satellite en Irak et dans certaines régions du pays même si cela doit conduire à une guerre civile ou à la désintégration de l’Irak comme pays souverain. Cela servira de tremplin aux mollahs qui essaient de mettre en œuvre leurs rêves funestes de régime islamiste mondial. Un tel développement poserait une menace encore plus grande à la paix et à la tranquillité dans la région et dans le monde que l’acquisition par Téhéran de la bombe atomique.

 

L’arme atomique dans la main des mollahs bouleverserait l’équilibre du pouvoir dans la région. Mais seul le développement de l’intégrisme peut garantir la survie à long terme des mollahs et empêcher la chute inévitable de ce régime, qui est incompatible avec tout ce que le monde civilisé défend.

Mohammad Mohadessine,
Président de la commission des affaires étrangères du CNRI