jeudi, mars 28, 2024
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Les USA ont besoin de toute urgence d’une stratégie pour contenir l’Iran

le sénateur américain Bill NelsonPalm Beach Post,  par le sénateur américain Bill Nelson- Les gouvernements à travers l’Europe, la Russie et même le monde arabe condamnent les propos du nouveau président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui a récemment réclamé qu’Israël soit rayé de la carte et déclaré que le génocide des Juifs européens lors de l’holocauste était un « mythe ».

Alors que les États-Unis imposent déjà des sanctions sévères à l‘Iran, l’Europe n’impose aucune contrainte aussi stricte. Contrairement à la réaction de l’Union Européenne en 1999 lorsque le parti d’extrême droite autrichien, le Parti de la Liberté, et son leader pronazi Jeorg Haider a rejoint la coalition au pouvoir, aucun ambassadeur n’a été rappelé. Aucune relation n’en a souffert. Aucune sanction n’a été imposée.

L’Iran n’est pas l’Autriche et la dégradation des liens diplomatiques ne modèrerait pas nécessairement l’Iran comme elle l’a fait pour l’Autriche. Mais les mêmes règles ne devraient-elles pas s’appliquer ? Si certaines déclarations et politiques sont inacceptables en Autriche, pourquoi seraient-elles tolérées si elles viennent du monde musulman ? Le fait de ne pas avoir confirmé de déclaration de condamnation et de n’avoir rien fait risque de transmettre exactement ce message, et précisément au mauvais moment.

Les déclarations des dirigeants iraniens coïncident avec la dernière série de négociations prévue plus tard ce mois-ci entre les représentants de l’Iran et l’Union Européenne au sujet du programme nucléaire national de l’Iran.

Pendant ce temps, des experts fiables, y compris ceux de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique, indiquent que l’Iran est par malheur à deux doigts d’obtenir des armes nucléaires. Un gouvernement qui réclame ouvertement l’éradication de l’un de ses voisins ne doit pas être autorisé à posséder les armes de destruction massive les plus meurtrières.

Le mois dernier, les États-Unis ont fait une bourde en approuvant une proposition russe autorisant l’Iran à continuer de convertir de l’uranium en Iran et de l’envoyer en Russie pour l’enrichissement. En plus de légitimer le fait que l’Iran convertisse de l’uranium (étape fondamentale dans la production de bombes nucléaires), la conséquence la plus néfaste est que cela retarde de plusieurs mois le renvoi de l’Iran devant le Conseil de Sécurité de l’ONU pour voter des sanctions économiques obligatoires. Maintenant, un tel renvoi ne serait pas possible avant mars.

Nous ne pouvons attendre aussi longtemps. Nous avons besoin d’une stratégie à trois volets, dès maintenant, en réponse aux provocations de l’Iran.

Premièrement, les gouvernements européens doivent bien faire comprendre à l’Iran qu’il n’y aurait aucune transaction commerciale tant qu’Ahmadinejad, ou d’autres personnes épousant ses opinions radicales, sera en position de pouvoir. Les ambassadeurs européens doivent se retirer d’Iran et leurs homologues iraniens renvoyés chez eux. De plus, il devrait être interdit à l’Iran de participer à certains forums internationaux. Les USA doivent pousser les alliés européens à prendre ces mesures, puisqu’il est peu probable qu’ils le fassent d’eux-mêmes.

Deuxièmement, les USA doivent réclamer des sanctions multilatérales strictes dans le but de faire cesser le programme nucléaire de l’Iran. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies représente le premier choix, mais si la Russie et la Chine font obstacle, les États-Unis doivent dire aux 3 Européens (la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne) que le temps est venu pour eux de nous rejoindre et d’imposer des sanctions économiques à l’Iran. Des sanctions commerciales, le gel des biens et un embargo sur le pétrole raffiné que l’Iran exporte, devraient attirer l’attention des Iraniens.

Troisièmement, il existe toujours des mesures que les USA peuvent prendre seuls pour accentuer la pression sur l’Iran. La plus importante d’entre-elles est de contenir le Hezbollah, l’outil principal de l’Iran pour propager son influence au Moyen Orient. Maintenant que le Liban est libéré du joug de la Syrie, les États-Unis doivent insister, en menaçant de supprimer les aides, pour que le gouvernement libanais déploie son armée au sud du Liban et désarme les milices du Hezbollah qui mènent des raids contre Israël.

Les États-Unis peuvent aussi intensifier leurs efforts pour empêcher le Hezbollah de diffuser don message de haine au monde entier par sa chaîne de télévision satellite, al-Manar. Le ministère des Finances américain doit faire figurer al-Manar sur la liste noire « Specially Designated Global Terrorist » visant à bloquer le financement qui lui permet d’être diffusée.

Les Iraniens ne veulent pas être mis au ban de la communauté internationale. Le régime dans ce pays veut survivre. Une combinaison d’isolation diplomatique, de sanctions économiques et de pression sur les partenaires de l’Iran pourraient simplement conduire Téhéran à réfréner son discours radical et ses politiques dangereuses.