mardi, mars 19, 2024
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Le régime iranien et sa guerre de propagande

 

Ali Khmenei et Hassan Rohani

La propagande du régime iranien s’essouffle depuis des années. Les efforts visant à minimiser l’épidémie de coronavirus n’ont fait qu’accélérer ce processus. Il existe un fossé toujours plus grand entre les taux d’infection officiels et les chiffres de mortalité d’une part, et les évaluations indépendantes de la situation d’autre part. Cela signifie qu’il est de plus en plus difficile de vendre le récit officiel du régime au public, car cela les oblige à refuser les preuves qu’apportent leurs propres yeux et oreilles.

Selon les statistiques du régime, il y a eu plus de 7 000 décès dus à la pandémie de Covid-19. Mais les dernières estimations du Conseil national de la Résistance iranienne suggèrent que le véritable nombre de morts dépasse désormais 44 000. Cela est confirmé par les témoignages des trois derniers mois de journalistes iraniens et des professionnels de la santé iraniens. Beaucoup ont risqué des arrestations et des peines de prison sévères afin de partager des informations qui sont totalement en décalage avec celles présentée au public par des responsables iraniens et des médias d’État.

Si le bilan officiel des morts n’est certainement pas négligeable, il est encore atténué par les efforts du régime des mollahs pour le comparer favorablement aux conditions des démocraties occidentales. Hassan Rohani a insolemment déclaré que la réponse de Téhéran à la pandémie était meilleure que celle de Washington et de plusieurs capitales européennes. Il a également déclaré que les hôpitaux iraniens ne manquent pas de lits de soins intensifs vides, tandis que d’autres responsables se vantent que la République islamique est désormais en mesure de vendre ses ressources médicales sur les marchés étrangers, car elles ne sont pas nécessaires dans le pays.

Mais même les dernières publications des médias d’État ne soutiennent pas de telles affirmations. Jeudi, les responsables du ministère de la Santé ont admis que plus de 10 000 employés des établissements médicaux iraniens avaient contracté le coronavirus. Parmi ceux-ci, 100 seraient décédés avant la fin du mois d’avril, et on ne sait pas combien d’autres se sont déjà joints à eux au cours des trois premières semaines de mai. De plus, si les affirmations du régime sur les travailleurs de la santé ressemblent à ses affirmations sur la population générale, alors les taux d’infection et le nombre de morts sont sûrement beaucoup plus élevés que ce qui a été reconnu officiellement.

Contrairement aux déclarations antérieures de Rohani, l’impact de la flambée sur l’industrie des soins de santé en Iran est beaucoup plus prononcé que dans les autres pays durement touchés, en particulier en comparaison avec la population totale. Il va sans dire que le nombre d’infections parmi les médecins et les infirmières témoigne de l’incapacité de l’Iran à leur fournir les équipements de protection individuelle et autres ressources nécessaires pour gérer efficacement la crise. Cela rend d’autant plus choquant que les autorités du régime aient traînées les pieds pour ouvrir le fonds souverain du pays, puis aient explicitement rejeté les offres d’aide médicale des États-Unis et de Médecins sans frontières.

A mesure que de plus en plus de citoyens prennent conscience des morts parmi les professionnels de la santé, il deviendra de plus en plus difficile pour les autorités du régime d’échapper à l’indignation qui suivra inévitablement.

Le responsables du régime et les analystes politiques de l’État sont conscients du contrecoup auquel ils sont confrontés par la réaction de la population. Le groupe de réflexion Asra a publié un rapport en mars qui mettait en garde contre le fait que la confiance du public dans les médias d’État était proche de nul avant que le coronavirus ne franchisse même les frontières du pays. Il a souligné que l’effondrement du vol 752 d’Ukraine Airlines était un élément particulièrement défavorable, car les efforts du régime pour couvrir la responsabilité des gardiens de la révolution n’ont été révélés qu’après trois jours, ce qui a provoqué des manifestations de masse à la mi-janvier.

La mauvaise gestion par le régime de la pandémie de coronavirus ne manquera pas de déclencher des protestations supplémentaires une fois qu’il sera sans danger pour les Iraniens de retourner dans la rue en grand nombre. Et mis à part la répression violente, le régime n’a d’autre stratégie pour y faire face que de promouvoir la désinformation sur leurs motivations, leur organisation et leur importance. Mais si la campagne de désinformation sur les coronavirus en cours échoue, les faux récits du régime sur la résistance iranienne suivront, avec plus de jeunes attirés par l’OMPI.

Il est dans l’intérêt du peuple iranien, ainsi que de la sécurité internationale, que les décideurs occidentaux fassent un effort pour accélérer ce résultat en contrant la propagande du régime iranien et en aidant à maintenir ouvertes les voies de communication entre la population iranienne et le monde extérieur.