jeudi, mars 28, 2024
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ÉDITORIAL : Règlement de compte avec l’OMPI

« Au cours des 40 dernières années, rien ne s’est produit contre notre régime sans que l’OMPI n’ait eu à jouer un rôle essentiel. » Telles sont les propos de Mostafa Pourmohammadi, ancien ministre de la Justice du régime des mollahs, au cours du deuxième mandat du soi-disant président modéré des mollahs, Hassan Rohani.

Au cours de l’été 1988, Pourmohammadi a siégé à la Commission de la mort de Téhéran, qui a ordonné l’exécution de 30 000 prisonniers politiques, principalement des membres et des militants de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), en seulement quelques semaines, sur la base d’une fatwa de Khomeiny.

Actuellement, conseiller du chef du pouvoir judiciaire, Pourmohammadi a mis de côté toutes les considérations et prudences politiques lors d’une interview avec le magazine iranien Mosalas le 24 juillet 2019. Lorsqu’on lui a demandé comment ils exécutaient des prisonniers politiques qui purgeaient déjà leur peine de prison, il a répondu : « Quiconque se trouve dans le camp ennemi est un ennemi. Que sommes-nous censés faire avec l’ennemi ? Nous sommes censés combattre l’ennemi. » Il a menacé l’OMPI : « Nous n’avons pas encore réglé le compte de l’OMPI. Nous discuterons de ces questions après les avoir éliminés. » Il a ajouté : « Toute cette question est sans importance et ne mérite pas l’attention qu’on lui accorde. Mais, je pense, si Dieu le veut, qu’une fois que nous nous débarrasserons de l’OMPI, alors ces questions deviendront plus claires avec plus de détails. »

Les propos de Pourmohammadi sont l’aveu d’une vérité qui a été dissimulée pendant trois décennies par les mollahs, qui s’abstiennent toujours de fournir des détails sur le massacre de 1988, les noms des victimes, leur nombre, les lieux de sépulture, etc. D’autre part, ces propos indiquent la hantise du régime quant à la demande de justice sur ce crime contre l’humanité.

Les propos de ce meurtrier de masse ont soulevé une vague de condamnations internationales. Amnesty International a affirmé dans un communiqué que les propos scandaleux de Pourmohammadi sont « un triste rappel du sentiment d’impunité dont jouissent les hauts responsables. »

Le fait que Pourmohammadi et ses acolytes aient tenté si insolemment de justifier leur crime contre l’humanité est un signe d’une vaine tentative face à la demande publique de tenir responsables les autorités d’un régime qui, depuis quatre décennies, n’a rien apporté d’autre que des exécutions et des emprisonnements pour le peuple iranien.

En réalité, les manifestations anti-régime en cours en Iran, parallèlement au changement de la situation internationale contre le régime, ainsi que l’accroissement du soutien international à la Résistance iranienne, et la propagation des activités du l’OMPI en Iran et à l’étranger, notamment sa convention de cinq jours à Achraf 3, ont provoqué le désespoir et la désertion parmi les forces du régime qui craignent pour leur avenir. Pourmohammadi vise également à revigorer ses troupes avec de tels propos criminels.

Mais les mollahs ne peuvent plus faire marche arrière, et dans leur extrême marginalisation international et régional, ils ne peuvent échapper à leur inéluctable chute.