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Texte de la déclaration de législateurs européens concernant l’Iran

Texte de la déclaration de législateurs européens concernant l'Iran

CNRI – Le texte suivant est celui d’une déclaration publiée mardi 14 juin 2016, sur la politique de l’Union européenne vis-à-vis de l’Iran. Elle a été signée par plus de 270 membres du Parlement européen.

Les députés européens ont exhorté l’UE et ses États membres de conditionner ses nouvelles relations avec l’Iran à « un net progrès sur les droits de l’Homme et à l’arrêt des exécutions ».

Texte de la déclaration :

Soutien aux droits de l’homme en Iran
juin 2016

Nous sommes extrêmement préoccupés par le nombre croissant d’exécutions en Iran. Depuis que le prétendu «modéré» Président Rouhani a pris ses fonctions en août 2013, plusieurs milliers de personnes ont été pendues en Iran.

En Juillet 2015, Amnesty International a annoncé que le taux d’exécutions en Iran donne l’horrible image « d’une machine à tuer étatique ». Les organisations internationales de défense des droits de l’homme déclarent que l’Iran détient le record de plus grand nombre d’exécutions de mineurs au monde.

En Mars 2016, le rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme en Iran a rapporté que le nombre d’exécutions a bondi à près de 1000 en 2015, soit le plus haut niveau depuis plus d’un quart de siècle. Le pays détient à présent le plus grand nombre d’exécutions dans le monde par habitant.

Dans un discours public à la télévision iranienne, le président Rouhani a décrit les exécutions comme une «bonne loi» et «la loi de Dieu!» Il a également exprimé son soutien au dictateur syrien Bachar Assad et au Hezbollah.

La discrimination et la répression pénale contre les minorités ethniques et religieuses, les arrestations de critiques et la censure en ligne systématique se poursuivent.

Les femmes n’ont pas la possibilité d’accéder à des fonctions dirigeantes, sont privées d’accès à la justice et de bien d’autres positions. Elles sont réprimées pour port incorrect du voile et de nombreuses femmes activistes ont été emprisonnées. Des fillettes de 9 ans sont susceptibles d’être mariées, y compris à leur beau-père.

Les élections de février en Iran n’étaient ni libres ni équitables. L’opposition a été interdite. Tous les candidats ont dû déclarer leur croyance sincère au concept du clergé suprême. Un organisme non élu nommé le «Conseil des gardiens », nommé par le «chef suprême» Khamenei, a disqualifié des milliers de candidats. Ceux qui ont été autorisés à se présenter ne sont pas vraiment différents de leurs prédécesseurs en termes de répression et beaucoup ont été impliqués dans des cas de violations des droits de l’homme.

Lors d’une visite au Parlement européen en Mars 2016, la leader de l’opposition iranienne Maryam Radjavi, a décrit son plan en 10 points qui comprend qu’une république démocratique et pluraliste doit être fondée sur le suffrage universel, la liberté d’expression, l’abolition de la torture et de la peine de mort, la séparation de l’église et de l’état, un Iran non-nucléaire, un système judiciaire indépendant, les droits des minorités, la coexistence pacifique dans la région, l’égalité des sexes et l’engagement à respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme.

En Avril 2016, les médias iraniens ont rapporté que le président Rouhani a annulé son voyage à Vienne après que le gouvernement autrichien ait refusé la demande du président iranien de retirer l’autorisation accordée à un rassemblement pacifique de l’OMPI de l’opposition. Comme le peuple iranien et l’opposition ne sont pas autorisés à exprimer librement leur opinion en Iran, nous ne devrions pas permettre à la répression du régime existant à l’intérieur du pays d’être étendue aux capitales européennes.

Compte tenu de ce qui précède, nous appelons l’Union européenne et les États membres à conditionner toutes futures relations avec l’Iran à un net progrès sur les droits de l’homme et à un arrêt des exécutions.