jeudi, mars 28, 2024
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Iran : Seul un front uni pourra vaincre l’extrémisme islamique 

Iran : Seul un front uni pourra vaincre l’extrémisme islamique 

Par Kasra Nejat

Source : ST.LOUIS POST-DISPATCH

Alors que les enquêteurs essaient de déterminer si le terrible carnage de San Bernardino (Californie) est le dernier acte de terrorisme international, cette fois sur le sol américain, il est important de prendre du recul et d’évaluer les causes de cette folie.

L’extrémisme islamique n’a pas commencé par suite de l’invasion des États-Unis en Irak, bien qu’elle ait très certainement joué un rôle de déstabilisateur dans cette région déjà instable. Non, cela remonte à 1979, lorsque l’Ayatollah Khomeini et ses partisans ont renversé le gouvernement iranien et établi une théocratie relevant du 7e siècle.

Que peut-on faire ? Le problème doit être appréhendé de deux manières.

Une action militaire peut être une partie de la réponse, mais elle ne peut pas résoudre le problème entièrement. La seule façon de mettre fin à ces crimes contre l’humanité et de changer les esprits qui permettent et nourrissent un tel extrémisme, notamment lorsque ces actions sont faites au nom de l’Islam.

Aujourd’hui, partout les gens ont peur des musulmans parce qu’ils pensent – à tort – que ces carnages sont soutenus par les masses dans le monde islamique. En réalité, une large majorité de musulmans sont opposés au terrorisme et ils savent que cela ne pourra jamais leur apporter une vie meilleure.

Mais ils ont peur de s’exprimer par crainte des représailles. Par conséquent, en plus des actions de la police, des militaires et des services secrets, les communautés musulmanes elles-mêmes doivent s’attaquer aux racines du problème – qui ont permis l’émergence de groupes extrémistes comme ISIS – pour pouvoir contrer l’extrémisme islamique.

En s’appuyant sur des critères géopolitiques, la Syrie est le noyau où s’est développé l’État islamique. Bon nombre de preuves indiquent que le régime de Bachar el-Assad a joué un rôle important et actif dans la création d’ISIS, et les services secrets Syriens ont été volontairement derrière l’expansion de ce groupe.

Il est clair que la fin du gouvernement Assad est un prérequis à la défaite permanente d’ISIS. Il est imprudent de penser qu’on peut vaincre ISIS en laissant Assad au pouvoir. Donc il faut se poser la question : quel facteur a permis à Assad de rester au pouvoir, aggravé la crise en Syrie et généré les conditions nécessaires et le terrain fertile pour le développement d’ISIS ?

L’Iran a été un des soutiens majeurs d’Assad et des groupes qui se battent avec lui depuis que la guerre a commencé, comme le Hezbollah. À l’heure actuelle, la Russie s’est jointe à la mêlée, soi-disant pour vaincre ISIS, mais en fait, elle ne le fait que dans le but de soutenir Assad.

Téhéran n’a pas été évasif à ce sujet, le gouvernement a aussi bien fait ressortir et défendu cette politique et stratégie. Dans une interview récente dans les médias français, le président du régime iranien, Hassan Rohani, a explicitement défendu Assad et déclaré que son maintien au pouvoir était essentiel. Ceci, sachant que le peuple syrien a payé le prix fort ces dernières années pour se débarrasser de lui.

En plus d’ISIS, la menace de l’extrémisme islamique et du terrorisme doit être combattue dans sa totalité, notamment son expansion depuis la révolution iranienne de 1979. Les mollahs impliqués dans la prison d’otages (de l’ambassade américaine), les opérations suicide, les attentats dans les rues à l’Ouest, et la répression de son propre peuple sous le couvert de l’Islam.

La simple réalité est que le régime dirigeant l’Iran est la manifestation chiite de ce sinistre phénomène et qu’ISIS en est la version sunnite – un phénomène commun qui se manifeste sous deux formes différentes.

Ironiquement, ce comportement n’a rien à voir avec l’Islam ; en fait, les musulmans en sont les premières victimes. Par exemple, en Iran, les premières victimes de ce terrorisme déchaîné ont été les membres de l’organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), qui sont des musulmans modérés. Rien que le mois dernier, le camp Liberty, où vivent des milliers de membres de l’OMPI, a été attaqué avec 80 missiles tuant 24 habitants.

Comme l’a souligné la chef de l’opposition iranienne, Maryam Rajavi, le fondamentalisme au nom de l’Islam – qu’il soit chiite, comme le gouvernement de Téhéran, ou sunnite, comme ISIS – n’a rien à voir avec l’Islam, et ce phénomène menaçant, peu importe où il se trouve, est l’ennemi de la paix et de l’humanité.

Manifestement, il ne peut y avoir de solution pour la Syrie sans la destitution d’Assad et ses principaux soutiens, les ayatollahs de Téhéran.

Les victimes et les cibles de ce terrorisme islamique – hommes d’État, citoyens et musulmans modérés – doivent s’unir pour mettre fin à cette menace une bonne fois pour toutes. C’est le bon moment.